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Le mouvement R comme respect invite chacun à réfléchir, s'exprimer, se positionner pour que "respect" humanisme & solidarité soient des valeurs clés de la société qui est "la notre".

jeudi 13 février 2014

Chronique 10 decembre 2013



Pour remettre au gout du jour  les valeurs morales et les repaires  cruellement absents des cités actuelles. C'est à chacun d'entre nous qu'il appartient de réagir et d'adopter une  attitude responsable:

Au programme : Redécouvrir le respect.

"R" comme respect, comme  lâcher prise, méditer sur un concept qui semble disparaitre de la conscience globale.

Le 10 décembre 2013, le Mouvement "R" comme respect a invité  tout un chacun  à réfléchir ensemble ou en solitude  au sens de la parole respect.  à Rome à Paris à Pointe à Pitre les premières rencontres motivées par notre actualité en quête de solutions innovantes et solidaires ont eu lieu, ci-après le compte rendu de la rencontre de  POINTE A PITRE (Guadeloupe, Antilles françaises)

 A 10h le musée Schœlcher de Pointe à Pitre, ouvre ses portes aux  participants du la journée "R " comme Respect.



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Sur l'invitation de sa créatrice Josette Martial, et dans le cadre du musée pointois dirigé par Matthieu Dussauge, un dialogue s'ouvre qui ne s'interrompra qu'en   fin de  matinée, auquel s'associeront tour à tour   Mariana Renou- étudiante, Jean-Gérard Fontange sono-thérapeute, Jocelyn Akwaba-Matignon -plasticien, Nicole Duhamel, médecin-homéopathe, Florence Davillé agent de sécurité.et Sonny Christophe - directrice de "Chivé Natirel"
  




Le premier thème abordé est celui de l'esprit de recherche et de solidarité, indispensables pour avancer sur la route du respect de soi et de l'autre.



M.R. Est étudiante en anthropologie sociale, vient de Rio du Brésil, elle est depuis peu en Guadeloupe,  prépare une thèse de doctorat  à l'Université Fédérale de Rio de Janeiro,
le thème de sa recherche est celui de l'esclavage en Guadeloupe, des traditions qui en sont nées et de ses mémoires lisibles. Son mémoire de maîtrise porte sur le "candomblè" angola, de tradition de la région Bantou appliquée à Rio de Janeiro. Les parents de M.R. sont catholiques pratiquants et engagés;  lui était prêtre  et elle religieuse,  ils se sont rencontrés, se sont mariés et ont par la suite oeuvré  d'une manière différente pour défendre leurs convictions humanistes. Le respect, le racisme, la relation à la différence, nourrissent  la réflexion sur l'héritage de la reconquête de la liberté.
M. R. interroge la fondatrice du mouvement "R" comme respect, sur l'origine du mouvement.

 

J.M. retrace son parcours professionnel en Italie où  chanteuse, dès 1985 elle multiplie ses rencontres avec les différents milieux   romains, suivant son souhait de dialogue inter culturel pour  promouvoir la richesse de la culture noire et francophone, antillaise et caraïbe dans ses spectacles.  Elle rappelle son premier spectacle cabaret "c'era una volta in Europa"    à l'affiche pendant 3 mois à l'occasion de l'ouverture de "l'Alexander Platz"  club de jazz romain, lieu phare de la pensée d'extrême droite italienne et  qui à l'époque,  selon la démarche de son directeur Giampiero Rubei, souhaitait s'ouvrir et  aborder "une certaine idée du jazz.... une certaine idée de la musique, une certaine idée de la richesse humaine".



"Les personnes qui applaudissaient alors aux paroles de "redemption song" chanson de Bob Marley qui depuis toujours présent au répertoire de la chanteuse d'origine guadeloupéenne, sont elles celles qui aujourd'hui  profèrent des insultes à la ministre italienne pour l'intégration d'origine congolaise Cécile Kyenge?
-Si oui,   la question est de comprendre les raisons  de cette évolution des tendances: pourquoi passer de l'ouverture à la fermeture et à l'insulte? 
qu'en est il du Respect des droits de l'homme et de la femme et des citoyens?  Le cœur humain est capable du  meilleur comme du pire. L'heure est à tout un chacun de fixer les limites nécessaires pour un monde civile, mu par des valeurs humanistes, pour garantir le futur.


 Cécile Kyenge     


                                                                      Christiane Taubira



Les attaques racistes adressées à  Cécile Kyenge, puis à Christiane Taubira, par exemple, ne sont elles
pas motivées par la peur?
par la peur du manque, la peur inavouée de la pauvreté,  qui pousse les personnes à la panique et à la fermeture mentale?

S'agit 'il de peur, de bêtise ou d'ignorance?

Et le courage dans tout cela? ne consiste t'il pas à ré instaurer le respect oublié?
N'est il pas aussi de s'arrêter et  re proposer l'usage du respect qui manque au tableau?
   
M.R. Au Brésil comme ailleurs, l'ignorance  favorise les actes d'intolérance et de manque de respect.
Les religions Afro-Brésiliennes, comme le Candomblé et l'Umbanda, souffrent  d’attaques fréquentes,  motivées par des idées ne correspondant pas à la réalité.
Leurs fidèles se mobilisent depuis  plus d'un siècle  pour qu'elles soient reconnues et respectées. 
Pendant toute la colonisation et jusqu'au début du 20ème siècle, la seule religion reconnue par la loi brésilienne est la religion catholique.  Les autres cultes se voient taxés  de pratique illégale de la médecine, ou encore de sorcellerie et font régulièrement l'objet de  poursuites policières.
Après avoir été enfin reconnues comme étant des religions à part entière, elles demeurent à ce jour controversées par la population, qui ignore leur nature profonde.
Le respect du culte d'un individu dans son contexte social n'est il pas le garant de la bonne santé d'une société ?




J-G  F. Rappelle que l'action "R" de  ce 10 décembre, si elle se réalise à un niveau  subtil et minimaliste   en plein cœur des Caraïbes,   possède une valeur symbolique importante. Il souligne le sérieux des buts poursuivis. 
Se rassembler autour de la signification  de la parole Respect,  se veut fédérateur et consolide les bases     d'une conscience   profonde, "source de décisions apaisées et apaisantes."

 Il fait  allusion à certains évènements d'actualité qui font appel à la notion de respect tel l'élection  qui a vu la jeune miss Guadeloupe originaire des Saintes être élue 4ème dauphine de Miss France 2014, puis se faire  vivement critiquer pour le seul fait de sa couleur de peau trop claire selon certains, puis être  successivement défendue par une majorité de personnes   exprimant leur volonté de  rappeler que "les Saintes...sont partie importante de la Guadeloupe".
Le côté intéressant  de l'anecdote réside dans l'importance de voir s'exprimer librement les deux aspects d'une vision critique  d'un fait social réel.
N'est il pas fréquent de ne chercher à entendre que les avis identiques aux nôtres?
L'ouverture ne viendrait elle pas justement de la découverte des fondements de la pensée de chacun?
  

J. A. M.décrit la roue de la médecine, et son rôle de guérison dans la santé dans le cadres de la civilisation Maya.
la lecture du monde, cette fois vue du point du monde d'Amérique centrale qui voit le monde d'un autre point de vue que celui centré à Londre par exemple, une vision qui regarderait le monde depuis le sud et vers le nord renverserait-elle  la vison des choses?
quel est l'endroit? quel est l'envers?


J.A.M. « In lak’ech – A lak’em» - Je suis un autre toi – Tu es un autre moi. C’est par ces mots que l’on se salue en pays Maya, car, il faut toujours commencer par se saluer avant d’entreprendre une discussion. Tout ce qui existe sur cette terre surgit du silence primordial. Cette attitude  respectueuse et attentive à soi et à l'autre,  vécue, simplement  au quotidien illustre la noblesse, la grandeur d'un peuple.

Vernissage exposition Jocelyn AKWABA MATIGNON "Les Chercheurs de l'existence"

http://www.youtube.com/watch?v=jJS2hGyPC7o


N.D. médecin et homéopathe, s'intéresse aux fonctionnements de la conversation non violente. elle trouve dans la notion de respect un dénominateur commun à de nombreuses attitudes visant à l'harmonisation des relations et des comportements personnels et sociaux.

M.D. qui a rejoint le cercle des participants  décrit ses travaux relatifs au projet La Route de l'esclave-Traces et Mémoires en Guadeloupe, une invitation à prendre conscience du fait que notre géographie comme notre histoire, est marquée par des traces indélébiles des vestiges significatifs des édifices mémoires où affleure le passé. Conservateur du Musée pointois il rappelle comment Victor Schoelcher avait pour ambition de permettre à tous d'accéder à la culture dans son acceptation la plus large. Il nous invite à regarder le petit tableau bleu posé au mur et qui représnete en une situation de gens d'honneur, des femmes negresses dont la coloration de peau illustre différentes gradations visibles sous nos tropiques, mises en lumière dans un cadre normalement réservé au nobles et gens dits "de qualité". ce tableau est il significatif du regard que le musée souhaite porter sur les choses qu aujourd'hui interpellent? 



F. D. Se présente, elle est agent de sécurité, heureuse de ce partage autour du R comme respect, elle  souhaite que chaque participant se présente, dise, ce qu'il fait puisque le respect commence par la connaissance et la reconnaissance de soi et des autres autours de soi.











S.C. Jeune pionnière, il y a 15 ans  elle  ouvrait , le premier salon de coiffure pour le soin du cheveux crépu "Chivé natirel", marquant ainsi d'un geste fort le respect  manifeste pour la propre nature  que la population créole souhaite appliquer au quotidien.
S. C. souligne le fait que l'énergie et l'action sage sont indispensables à la réalisation d'objectifs concrets constructifs, que l'apathie et la passivité, comme la fermeture d'esprit  caractérisent une attitude soumise, passive qui peut mettre  à risque l'autonomie de la pensée et de l'être.
 
En fin de réunion la question est posée de savoir qu'elle sera le prochain pas du mouvement "R" comme respect après ce 10 décembre. le prochain rendez-vous est fixé  au 8 mars 2014,
pour une" récolte des paroles" de respect qui auront été adressées par  qui le souhaitera..  enfants, jeunes adultes, personnes anciennes, femmes, artisans, personnes ordinaires ou extraordinaires,  exprimant en paroles leur conception et réflexions sur le thème du respect.
on décide aussi que ce rendez-vous ait lieu , pour la Guadeloupe,  au cimetière des esclaves du Moule, (selon les informations que nous invite à découvrir le musée Schœlcher dans son projet de La route des esclaves, voir sur le web) et que chaque territoire puisse ainsi trouver un lieu où une rencontre serait bien venue pour passer de la pensée à la parole.

Pa konèt movè.....
Ce projet du Conseil général de la Guadeloupe, unique aux Antilles françaises, rejoint l’initiative internationale portée par l’Unesco.
L'idée, née il y a tout juste un an, repose sur une volonté forte de promouvoir le patrimoine guadeloupéen et de réhabiliter « des bâtisseurs anonymes de notre liberté
» .
                            « LA ROUTE DE L’ESCLAVE . Traces-mémoires en Guadeloupe »


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